L’art autochtone, de l’autre côté du miroir : une entrevue avec les sœurs Brascoupé

Image du panorama de l’installation Ādisōke en été

Cet article en vedette est le premier d’une série de portraits sur les artistes autochtones derrière le Programme d’art public autochtone d’Ādisōke.

Lorsque l’édifice Ādisōke ouvrira ses portes en 2026, il abritera certes la nouvelle bibliothèque centrale d’Ottawa et le comptoir de services en personne de Bibliothèque et Archives Canada dans la région de la capitale nationale, mais il sera aussi un lieu où admirer des œuvres d’art autochtones époustouflantes.

Claire Brascoupé, Mairi Brascoupé et Emily Brascoupé-Hoefler, de la Première Nation Kitigan Zibi Anishinābeg, sont trois artistes dont les œuvres seront exposées dans le nouveau bâtiment.

« Nos œuvres d’art pour l’installation Ādisōke sont destinées au vitrage intérieur et extérieur. Les plantes et la nature sont très présentes », souligne Claire. « J’aime le fait que même depuis l’intérieur du bâtiment, les gens seront invités à réfléchir à la nature qui caractérise le territoire algonquin. »

Le vitrage des fenêtres extérieures sera entièrement orné de petites fraises, ce qui réduira le risque de collision pour les oiseaux, tout en présentant un élément naturel important.

« Les fraises, odehimin en algonquin, ou baies en forme de cœur, sont à la fois une plante médicinale et une boisson de choix lors des pow-wow, » précise Emily. « Nous avons des souvenirs incroyables de cueillette de fraises sauvages avec nos grands-parents à leur maison de la Première Nation Kitigan Zibi Anishinābeg. »

« Les fraises sont également les premiers fruits à pousser après l’hiver et c’est la promesse de bonnes choses à venir », ajoute Mairi. « Elles sont essentielles pour la survie et nous rappellent l’importance de notre relation avec le territoire. »

Les fenêtres intérieures seront ornées de canots qui racontent une histoire. Comme l’explique Emily, « le canot est un exemple remarquable de la technologie algonquine. Le canot d’écorce de bouleau servait à sillonner les cours d’eau dans cette région et cette belle pratique perdure encore aujourd’hui. »

Les gens qui visitent l’installation Ādisōke seront invités à réfléchir aux récits et à l’histoire du territoire.

« Notre art est inspiré de nos histoires familiales, de nos traditions et des connaissances transmises par les aînés algonquins, autant d’éléments qui alimentent le processus de création. Dans nos dessins, nous mettons en valeur la science des plantes, la technologie algonquine et un engagement envers le territoire », poursuit Emily.

« Nous tenons à ce que les Algonquins se sentent représentés dans ces œuvres, et nous voulons que chaque visiteur, en voyant nos réalisations, comprenne que les connaissances les plus importantes ne se trouvent pas seulement dans les livres, mais également dans nos relations, que ce soit avec le monde naturel ou avec nos semblables », conclut Mairi.

Pour en savoir plus sur le Programme d’art public autochtone, consultez le site adisoke.ca/fr.

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